Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d\'Ivoire

CONFERENCE DE PRESSE DE L’AGEECI, DU 21/11/2013 DECLARATION LIMINAIRE

 

                                                                                                                                                                                                                                                

 

CONFERENCE DE PRESSE DE L’AGEECI, DU 21/11/2013

 

DECLARATION LIMINAIRE

 

Nous avançons allègrement vers la rentrée académique 2013-2014. Avant le début de cette rentrée, il nous importe de faire le bilan de l'année académique précédente 2012- 2013, afin d'en tirer des leçons.

 

Au niveau académique

 

L’année précédente a été marquée par l’application du LMD avec de nombreuses difficultés : absence de bibliothèques, absence de salles multimédia, de wifi disponible partout, de cours en ligne ; accès inégalitaire des UFR aux salles de TD et les amphithéâtres ; les UFR à proximités des salles de TD et amphithéâtres, en font leurs propriétés exclusives. En conséquence, certaines UFR n’ont pas encore fini les cours à quelques jours de la nouvelle rentrée académique : le système LMD n’a pas mis fin au chevauchement des années académiques.

En plus de ces disfonctionnements nous avons l’exclusion de 1500 étudiants dont 400 en bio science sans motif. Plus de 10.000 étudiants sont encore non inscris parce que dans l’incapacité de s’acquitter des frais d’inscription à cause de leur condition de vie précaire. Malgré l’augmentation des frais d’inscriptions, les relevés de notes et les diplômes sont payants.

Les pratiques telles que la vente de fascicules et les cours de renforcements existent toujours.

Dans les grandes écoles, après l’augmentation des frais d’examen du BTS l’année dernière, il y a une pluie d’augmentation sur les étudiants. Après avoir payer 10.000 fr  et 15.000 fr pour les retardataires à la préinscription la DOREX (Direction des Orientations et des Examens) demande 2000 fr pour les réaffectations, cette Direction initie une carte biométrique à 5000fr contre 1000fr dans les établissements. Le comble, la DOREX exige aux étudiants la somme de 5.000 fr avant le dépôt des rapports de stage. Quant à la demande d’autorisation d’année préparatoire, elle passe de 2000fr à 10000fr et à 12500 pour les cas exceptionnels à la DESPRIV (Direction de l’Enseignement Supérieur Privé). En plus de ce que nous venons d’énumérer, nous constatons également une flambée des frais d’inscription dans les différentes écoles, la plus marquante est celle de l’Ecole de la Chambre du Commerce qui passe de 100.000fr à 350.000fr et pourtant  cette école est une émanation de l’Etat de Côte d’Ivoire qui bénéficie non seulement des fonds publics mais également des subventions de la chambre de commerce et de ses partenaires. L’Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire condamne ces pratiques mercantiles qui n’honorent pas l’école.

Elle demande avant le début de l’année :

-        La mise à la disposition des étudiants d’une bibliothèque actualisée.

-        La mise à la disposition des étudiants d’une salle multimédia.

-        La disponibilité du Wifi sur tout l’espace universitaire et accessible à tous les étudiants.

-        L’équipement des salles TD du bâtiment du district.

-        La mise en ligne des cours.

-        L’application de la gestion centralisée des salles.

-        La prise d’une décision officielle mettant fin à la vente de fascicules, cours de renforcement, de relevés de notes et diplômes.

-        La possibilité pour les 1500 étudiants exclus de reprendre les cours.

Pour les Grandes Ecoles, l’AGEECI demande :

-        L’annulation des 5000 fr exigés pour le dépôt du rapport de stage et la restitution de cette somme pour ceux qui ont déjà fait le versement. Ainsi que l’annulation de tous les frais qui n’existaient pas par le passé.

-        Le retour à l’ancien droit d’examen du BTS qui est de 8000 fr

-        Le retour à l’ancien coût d’inscription à l’Ecole de la Chambre du Commerce. C'est-à-dire 100.000 fr au lieu de 350.000 fr actuellement et l’harmonisation du droit d’inscription dans les grandes écoles.

 

 

 

Au niveau social

 

Les élèves et étudiants ont de plus en plus du mal à vivre. Les différentes crises socio - politiques qui ont secoué le pays ont davantage sinistré les parents  au point où ceux-ci se trouvent dans l’impossibilité de faire face aux charges scolaires et universitaires de leurs enfants. La conséquence c’est que beaucoup d’élèves et étudiants vivent dans des conditions dégradantes. Les bourses et les aides se faisant de plus en plus rares, chacun se débrouille pour trouver de quoi survivre et se prendre en charge à l’école. L’impossibilité de plus 10.000 étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny de s’inscrire, malgré la prolongation du délai jusqu’à décembre devrait être un indicateur.

C’est dans cette atmosphère que :

-        Après l’augmentation des frais d’inscription à l’université, le CROU décide de non seulement augmenter le coût des résidences universitaires (6000fr pour les chambres doubles et 10.000fr pour les chambres individuelles) mais demande également le versement intégral de 12 mois de loyer.

-        La DOREX par un communiqué, informe l’ensemble de la communauté estudiantine de la fin des prises en charge dans les grandes écoles. elle indique qu’à compter de cette année académique, les cas sociaux ne pourront plus bénéficier de soutien pour la formation. Il faut rappeler que l’Etat oriente des étudiants bacheliers dans les grandes écoles, et qu’après le BTS, les étudiants n’ont plus la possibilité de continuer les études. Les prises en charges permettaient donc aux étudiants des couches défavorisées, la possibilité de s’offrir une formation post BTS. Mettre fin aux prises en charge, c’est refuser l’accès à la formation aux enfants de pauvres.

L’AGEECI estime que les initiatives du CROU et de la DOREX sont inadmissibles car elles sont susceptibles, tout comme l’augmentation des frais d’inscription, d’exclure bon nombre d’étudiants du système universitaire.

 

Concernant la construction des résidences universitaires par les opérateurs privés décidée par le conseil de ministre du 18 septembre 2013, l’Association Générale de Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (AGEECI) voudrait sincèrement saluer cette initiative du gouvernement à l’endroit des étudiants de Côte d’Ivoire. Elle voudrait par la même occasion féliciter le gouvernement pour avoir décidé de prendre à bras le corps le problème des résidences des étudiants, cause principale d’échec universitaire. Mais elle souhaite toute fois que cette initiative ne soit pas une occasion de décupler les coûts car nous, étudiants sommes fortement attachés aux anciens coûts compte tenu de nos difficultés de vie.

 

 

L’AGEECI demande :

-        L’ouverture immédiate des résidences universitaires et l’application des anciens coûts (3000 fr pour les chambres doubles et 6000 fr pour les chambres individuelles). 

-        Que les résidences universitaires construites par les promoteurs privés soient au même coût que les autres résidences.

-        Le retour de la prise en charge de l’Etat dans les grandes écoles

-        L’augmentation du montant de la bourse et du nombre de boursiers

-        Le report de la date du dépôt de dossiers pour l’attribution et réattribution des bourses car les relevés de note et attestations de réussite ne sont pas encore disponibles.

-        Le renforcement du parc auto de la SOTRA des lignes étudiantes afin d’éviter les bousculades qui ont occasionnés des morts et des blessés graves  au cours de l’année académique précédente.

Au niveau des libertés et de la sécurité

 

Le Ministre de l’éducation nationale a pris un arrêté depuis le 20 octobre 2011, dit d’organisation et de fonctionnement des associations d’élèves. Mais une application abusive a donné lieu à une interdiction absolue des organisations d’élèves et étudiants dans les établissements scolaires. Cette mesure de suspension que nous avons dénoncée, est à nos yeux, attentatoire aux libertés, anti constitutionnelle et constitue un recul grave en matière de liberté d’opinions dans le milieu éducatif. Si nous sommes restés à la phase de la dénonciation, c’est parce que nous avons laissé le temps aux instruments de médiation et de résolution des problèmes de la république (la médiature, le conseil constitutionnel, la cour suprême). Vu donc leur impuissance face à la situation nous allons faire respecter ce droit que nous confère notre constitution.

La présidente de l’université a emboité le pas à madame KANDIA en prenant une décision de suspension des organisations étudiantes pour l’année 2012-2013 (décision n°03.20977 du 02 mai 2013). Nous avons été victime de cette décision anti démocratique et anti constitutionnelle par le refus de l’université de nous accorder une salle pour cette conférence de presse.

Aussi, des enseignants ont même agressé des étudiants (le samedi 21 septembre 2013, le Dr Johnson Kouassi ZAMINA enseignant au département d’anglais a giflé trois étudiants lors d’une composition), quant à Korhogo, nos camarades sont victimes d’intimidation de la part du Dr DIARRASOUBA Secrétaire à la pédagogie, pour avoir émis des observations sur la procédure des réclamations.

Plutôt que de résoudre les problèmes qui se posent les autorités universitaires optent pour des solutions anti démocratiques. L’AGEECI demande à ces autorités universitaires de garantir les libertés et protéger l’intégrité physique et morale des étudiants sur les espaces universitaires. Sans oublier également l’implication des étudiants dans les prises de décisions qui les concernent.

La mise en place de la police universitaire et le recrutement des éléments de cette police à Bouaké et à Korhogo sont confiés à une organisation étudiante : le CEECI (Comité des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire).

Vu les pratiques de cette organisation qui s’est illustrée dans des agressions contre les étudiants nous avons peur du retour des choses que nous avons dénoncées et combattues par le passé avec la FESCI ; ce retour des pratiques du passé avec une organisation étudiante qui se substitue à l’administration est porteur de tous les dangers.

 

Au niveau du rapport avec la RETS

 

Le 12 juillet 2013, le BEN de l’AGEECI a adressé un courrier au porte parole de la RETS avec ampliation à toutes les structures de cette plate forme d’organisation afin de l’interpeller sur le non respect des principes sur lesquels nous nous sommes accordés (promouvoir la solidarité entre associations, défendre et promouvoir les valeurs de démocratie et les libertés dans le milieu universitaire et scolaire et extirper la violence de nos comportements) et le bilan des activités de la RETS.

Cette plate forme avait pour but de créer un cadre permanant de réflexion, d’échanges, de débats et de recherche de solutions au problème de l’école. Malheureusement, les décisions sont prises de manière unilatérale et sans se soucier des problèmes des étudiants.

Vu qu’à l’expiration de l’ultimatum que nous avons lancé rien n’a été fait, l’AG du 09 août 2013, a décidé de notre retrait de la RETS. A compter de ce jour, l’AGEECI n’est plus  membre de la RETS.

Nous appelons toutes les organisations éprises de liberté, de démocratie qui œuvrent pour le renouveau de l’école à une unité d’actions pour la quête qu’une école nouvelle.

Je vous remercie

 

                                                              

                         

                                                                      Fait à Abidjan le 21/11/2013

                                                                        Pour le Bureau Exécutif National de l’AGEECI

                                                                           Le Secrétaire Général

                                                                             MOMINE Roland

                                                                            

 



21/11/2013
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