Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d\'Ivoire

DECLARATION DE L’AGEECI SUITE A LA RECONDUCTION DE LA MESURE DE SUSPENSION DES ORGANISATIONS SYNDICALES A L’ECOLE

Dans un entretien avec la presse le 16 septembre 2012, Madame la Ministre de l’éducation nationale a annoncé pour l’année académique 2012-2013, certaines reformes dont la reconduction  du port de l’uniforme, l’instauration de l’éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté, la formation aux nouvelles technologies de l’information et de communication, … mais surtout le maintien de l’interdiction des activités syndicales en milieu scolaire.

Nous saluons d’une part la mesure du port de l’uniforme pour mettre fin à de possible discriminations et d’autre part les mesures de l’instauration de nouvelles disciplines entre autre l’instruction en matière de droit de l’homme et de la  citoyenneté pour la culture de la démocratie et le respect des institutions et  les nouvelles technologies de l’information de la communication pour permettre aux élèves d’être à l’heure du numérique. Par contre nous nous opposons avec la dernière énergie à l’annonce la reconduction de l’interdiction des organisations syndicales dans le milieu scolaire.

Comme raison pour la prise de cette dernière mesure Madame le Ministre évoque l’âge de la majorité fixée à 21 ans et la violence de la FESCI dans ce milieu.

Pour l’Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (AGEECI), c’est une violation flagrante  et grave du droit des élèves à se réunir au sein de leur corporation pour exprimer leurs opinions. C’est un recul intolérable des libertés et de la démocratie dans le milieu éducatif.

Notre constitution et la loi n°60-315 du 21 septembre 1960, s’applique pleinement et entièrement aux élèves. On ne peut donc prétexter de leur immaturité pour leur dénier ce droit surtout qu’on leur donne le droit de vote à 18 ans.

Concernant la question de la violence exercée par la FESCI dans ce milieu, l’AGEECI, dans sa quête de l’amélioration des conditions d’étude et de vie des élèves et étudiants, surtout dans sa quête de la liberté et de la démocratie à l’école, a vue ses membres torturés, violés et tués. ABIB DODO membre fondateur de notre organisation est l’amer et le triste symbole de cette barbarie. Plusieurs anonymes ont perdu la vie, certains portent des séquelles à vie, d’autres contraints à abandonner leurs études.

 Pour l’AGEECI et toutes les victimes des crimes en milieu scolaire et universitaire, la meilleure leçon à donner  aux élèves à la sortie de la crise que le pays a connue, serait que : nul ne soit désormais au dessus de la loi.

 L’exemplarité de la justice vis-à-vis des crimes commis dans cet espace, fera émerger la fin de l’impunité. Par conséquent qu’aucun crime ne sera désormais tolérer dans le milieu du savoir. Il faut donc faire la lumière sur tous les crimes commis dans les universités et lycées de Côte d’Ivoire.

En outre la suppression des organisations syndicales à l’école n’est pas la panacée au mal de l’école ivoirienne. Elle n’à rien apporté à l’avancée de l’école en terme de rendement au regard des résultats de l’année 2011-2012, tout aussi catastrophiques. Bien au contraire les élèves méritent d’être organisés pour relayer aux autorités les maux qui les concernent et leurs propositions de solutions.

 C’est pourquoi l’AGEECI appel Madame la Ministre à revenir sur cette décision et à convoquer les états généraux de l’école pour qu’ensemble (tous les partenaires de l’école y compris, de la société civile et les organisations d’élèves et étudiants) nous réfléchissons sur les fondements d’une école nouvelle répondant aux aspirations de développement de notre pays plutôt que d’organiser des simulacres de séminaire ne respectant même pas les principes de la gestion démocratique du système éducatif.

 L’AGEECI interpelle le Président de la République et le Gouvernement sur le maintien de cette mesure qui peut être interpréter comme les prémisses d’une plus large confiscation des libertés.

Les organisations des droits humains  sont également interpelées pour suivre cette menace sur  les libertés.

Nous appelons tous nos camarades élèves à garder leur calme et à poursuivre sereinement  toutes leurs activités associatives, ce n’est que de droit.

 

                                                                                                       

                                                                                               Fait à Abidjan le 17/09/2012

                                                                                               Pour le Bureau Exécutif de l’AGEECI

                                                                                                    Le Secrétaire Général    

                                                                                                        MOMINE ROLAND

 

 

 



25/09/2012
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