Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d\'Ivoire

Dès son élection, le nouveau président de l’université de Cocody a annoncé ses grands axes de travail.

Nous saluons sa volonté exprimée d’œuvrer à la régulation des années académiques et même de vouloir apporter son aide au CROU pour l’assainissement de tout l’espace universitaire à Cocody.

Toute fois, l’idée de faire payer  aux étudiants l’amélioration qu’il compte apporter à leurs conditions de travail ne nous parait pas judicieuse.

En effet, annoncée déjà par son prédécesseur, l’idée d’augmentation des frais d’inscription de 6.000 F à 50.000 F s’était butée au refus des étudiants dans leur grande  majorité. Et voilà qu’à peine installé. M. Aké N’gbo remet sur la table la même question.

L’AGEECI rappelle que les étudiants et leurs parents à l’image de la  large majorité des populations de ce pays pâtissent depuis près d’une décennie de la chute vertigineuse de leur pouvoir d’achat du fait de la crise qui est venu rendre intenable leur situation déjà difficile.

Dès lors les familles capables de supporter  une éventuelles augmentation sont très peu, surtout que de nombreux étudiants éprouvent déjà des difficultés à s’acquitter des frais actuels de 6000 frs.

L’AGEECI précise que l’université nationale de côte d’ivoire est un établissement public  et non une grande école privée.

Cette qualité doit conférer aux yeux de ses dirigeants plus d’importance à la dimension sociale de cette institution, qui ne peuvent pas ignorer les difficultés des populations de ce pays dans leur large majorité. L’argument de la démission ou de la faillite de l’Etat vis-à-vis de ses engagements nous parait vil.

L’Etal est l’Etat à cause de ses pouvoirs et de ses prérogatives qu’il se doit d’assurer. Les étudiants et leurs parents ne supporteront pas les charges de l’Etat à sa place.  L’enseignement requis au  prix qu’il faut doit être donné par l’Etat de Côte d’Ivoire aux fils et filles du pays qui en ont besoin.

L’école doit bénéficier d’une place prépondérante dans les charges de l’Etat au regard de son importance pour l’avenir de ce pays, ce qui semble ne pas être le cas aujourd’hui.

L’AGEECI invite le Pr. AKE N’gbo de sursoir à son projet d’augmentation des frais d’inscription. Sa formule « No contribution, no drink » est dépourvue de sens : 6000f c’est déjà une contribution  qui est d’ailleurs trop mais que nous avons toléré. Sinon la contribution est faite à travers impôts et autres charge fiscales dont s’acquittent nos parents.

L’AGEECI exhorte une fois de plus l’Etat de Côte d’Ivoire à faire face de façon urgente aux besoins de nos universités qui s’enfoncent d’années en années dans le marrais des difficultés académiques et sociales.

L’AGEECI invite le Pr. AKE N’gbo à lui emboiter  le pas en s’adressant à l’Etat de Côte d’Ivoire plutôt qu’aux étudiants déjà à bout de souffle.

L’AGEECI appelle les étudiants à la fermeté et à la solidarité pour faire front à cette forfaiture contre leurs intérêts.

Pour  le Bureau Exécutif National de l’AGEECI

                                                                       Le Secrétaire Général

                                                                  SEKA JULES