Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d\'Ivoire

DECLARATION DE L’AGEECI A LA CONFERENCE PUBLIQUE DU 16 FEVRIER 2013, SUR LE THEME : « JUSTICE ET DROIT DE L’HOMME A L’EPREUVE DE LA RECONCILIATION, QUELLES PROPOSITIONS POUR UNE PAIX DURABLE ? »

Monsieur le ministre de l’intérieur,

Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur,

Monsieur le ministre de la justice,

Madame la présidente de l’université Félix Houphouët Boigny

Honorables invités en vos grades et qualités

Mesdames et messieurs les journalistes

Cher parrain  Monsieur Agbahi Félicien

Chers membres d'honneurs

Chers amis des organisations sœurs du milieu étudiant

Chers  conférenciers ONUCI – DH, LIDHO, APDH

 

Depuis 1999, notre pays est empêtré dans une spirale de violence à rebondissements : coup d’état miliaire en 1999, élection présidentielle sanglante en 2000, tentative de coup d’état transformée en rébellion en 2002, massacre de manifestants de l’opposition en 2004, le tout couronné par la crise post - électorale de 2011 avec de milliers de mort et de déplacés. Ces crises à répétition ont considérablement entamé le tissu social.

L’école ivoirienne n’est pas en reste de  ces crises qu’a connu le pays. Elle a connu des moments de violences terribles. Des étudiants et élèves ont  torturé, violé et  tué d’autres étudiants et sont même allés au delà de leur milieu en étant acteurs d’exactions sur des riverains et des travailleurs. Ils ont été particulièrement utilisés masse en dans les conflits politiques.

Pour la Côte d’Ivoire de demain, réconciliée avec elle-même, unie tournée résolument vers son développement, il implique que la jeunesse, fer de lance de notre pays ; la jeunesse estudiantines et scolaire en particulier se réconcilie avec elle-même et avec son univers éducatif.

Nous devons donc contribuer à la réconciliation  de notre nation : Ce qui implique la restauration de l’école ivoirienne en péril aujourd’hui, que les bourreaux d’hier parlent avec leurs victimes et que les victimes soient prises en compte et dédommagées et que surtout justice soit rendue.

Mais quelle forme prendra cette contribution des élèves et étudiants à la réconciliation nationale ? Comment les victimes pourront cohabiter avec leurs tortionnaires et bourreaux dans la fraternité et la paix retrouvée ?

Pour répondre ces interrogations,  nous avons demandé aux organisations avisées   des questions de défenses des  droits de l’homme  de nous instruire  dans ce sens.

Notons au passage que la question de l'impunité des crimes politiques constitue un des nœuds gordiens de la construction de la paix et de la démocratie, de l'expression de la liberté dans tout Etat.

Beaucoup d'accords de paix occultent la question de la justice. Aucune paix ne saurait prospérer sur l'injustice et l'impunité. Les victimes d'atrocités, de crimes politiques et leurs ayants- droits ont un besoin absolu de justice. Sans justice, le recours à la vengeance risque d'installer le cycle infernal de la violence. Le triptyque, paix, justice et réconciliation, est indispensable ; oui à la réconciliation mais non à la promotion de l’impunité.

 

Honorables invités

Chers camarades

Après l'assassinat d'Abib Dodo en juin 2004, les agressions physiques, les tentatives d'assassinat ont continué contre les militants de l'AGEECI et contre les étudiants de façon générale. Nous avons régulièrement fait le point sur ces violations des libertés. Nous pouvons citer pèle mêle :

-         L'enlèvement et la séquestration de  Shérif Drissa et de Konan Huberson,

-         Le viol de SN

-         L'enlèvement et la séquestration de   Kamagaté Lama, Soro Gninougui, Lago Hugues et bien d'autres.

 

Toutes ces agressions avaient un seul objectif : anéantir notre organisation, L'AGEECI. A la suite de chacune de ces agressions nous avons porté plainte. Mais nous n'avons jamais eu de réponse favorable comme pour nous dire : vous méritez d'être agressés.

Malgré ces agressions nous avons continué notre combat afin que chaque élève et étudiant soit libre de militer dans l'organisation syndicale ou politique de son choix.

Au regard de tous ce que nous venons d’évoquer nous ne pouvons  recommander que la justice pour tous les crimes commis, un dédommagement aux victimes vivantes et aux parents  des victimes disparues. Cette recommandation a son sens, si nous ne voulons pas que les victimes aient recours à la justice privée. L’exemplarité de la justice des crimes en milieu scolaire et universitaire fera naitre dans l’esprit de la population estudiantine et scolaire, la fin de l’impunité. Que dorénavant aucun crime ne sera toléré dans cet espace.

L’AGEECI demande l’inculpation de Jean Yves DIBOPIEU dans la mort des camarades KONE JONAS et  KONE KIGNIMAN dit Chogoun alors qu’il était Secrétaire Générale de la FESCI

L’AGEECI demande la création d’une commission  spéciale d’enquête  pour faire la lumière sur tous les crimes commis en milieux scolaire et universitaire afin de situer les responsabilités et justice soit faite  pour que plus jamais parait chose ne se produise.

L'AGEECI demande justice pour  ABIB DODO,

Justice pour BOKO MARIUS, BONAVENTURE, KOUAKOU ARMAND dit ARMANDO BILLY, KONE MOULLAYE, KONE KIGNILMAN JONAS, KONE KIGNILMAN  dit  CHOGOUNE.

Justice pour tous ceux et celles qui ont été mutilés, violés, volés...

Sans occulter la question de la justice des crimes en milieu scolaire et universitaire.  Pour l’avenir de notre pays, il est important de créer un climat apaisé et propice aux études dans les écoles et universités de Côte d’Ivoire, ce qui implique que les victimes et les bourreaux d’hier se parlent. Il faut que les victimes soient disposées à pardonner et qu’il ait un repentie sincère sans hypocrisie de la part des bourreaux d’hier. Pour arriver à cet exercice difficile il faut préparer les esprits.

L’AGEECI s’engage à créer les conditions d’une paix véritable dans les universités en lançant une caravane de la réconciliation qui fera le tour de toutes les universités publiques de la Côte d’Ivoire cette caravane débutera  à l’université Félix Houphouët Boigny du 23 au 24 mars 2013 par un tournoi de Maracaña qui regroupera toute les organisations étudiantes. Un don de sang pour dire qu’il faut  « donner son sang pour sauver des vies et non en verser pour tuer » et une conférence publique sur  «  l’éducation aux valeurs culturelles et démocratiques comme outil de cohésion sociale ».

Cette caravane de la réconciliation prendra fin le 23 juin avec l’hommage à ABIB DODO et toutes les victimes des crimes en milieu scolaire et universitaire.

 Par ces actions surtout par l’exemplarité de la justice des crimes commis à l’école une paix définitive est possible en milieu universitaire et scolaire.

Nous voulons un départ nouveau sans impunité!

 

Je vous remercie

 

                                         Pour le Bureau Exécutif National de l’AGEECI

                                           Le Secrétaire Général

                                            MOMINE Roland

 



18/02/2013
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