DECLARATION DE L‘AGEECI RELATIVE A LA DETERMINATION DES NOUVEAUX FRAIS D’INSCRIPTION EN CONSEIL DE MINISTRE
A l’issue du conseil des ministres du 08 août 2012, le gouvernement a annoncé les nouveaux frais d’inscription qui seront à hauteur de 30% de ceux annoncés par les présidents des universités publiques à la charge des étudiants et les 70% restants seront pris en charge par l’Etat pendant trois (03) ans. En clair les étudiants devront débourser 30.000 f, 60.000 f et 90.000 f pour respectivement le premier cycle ,le master et le doctorat sur une période de trois ans après lesquels ,l’Etat ne paiera plus les 70%, ce qui ramènera à la charge de l’étudiant la totalité des frais annoncés par les présidents d’universités c’est à dire les fameux 100.000 f pour le 1er cycle, 200.000 f pour le master et 300.0000f pour le doctorat .
Cette annonce nous inspire des observations, des inquiétudes et des recommandations.
Nos observations
-le cri de cœur lancé de façon unanime par les populations a eu de l’écho auprès du Président de la République et du gouvernement qui ont réagi favorablement par la suspension de la mesure annoncée par les présidents d’universités
-le Président de la République et le gouvernement conscients de la détresse des populations appauvries ont consenti à des efforts dans le but de soulager les étudiants et leurs parents.
Nos inquiétudes
Après la seconde annonce du gouvernement relative aux nouveaux frais d’inscription à l’université, nos inquiétudes et préoccupations ne sont malheureusement pas levées.
-l’insuffisance des efforts du gouvernement. Nous jugeons en effet insuffisante la mesure annoncée au regard du coût encore élevé des inscriptions qui sont de 30.000f, 60 .000f et 90.000f soit toujours une augmentation de 500%, 1000%, et 1600%. Pour nous c’est encore trop élevé.
-le caractère provisoire de la mesure annoncée par le gouvernement. La prise en charge de 70% du coût des frais d’inscriptions fixés par les présidents d’universités le sera pendant 03 ans, après les étudiants paieront les 100.000, 200.000 et 300.000f qui ont suscité le tollé général. Même si peut être le gouvernement a des raisons de penser que d’ici 03 ans la situation socio-économique des ivoiriens se sera améliorée, ce n’est pas suffisant pour déjà envisager une inscription à l’université publique à un coût aussi exorbitant.
-la non participation des étudiants et leurs parents à la fixation des nouveaux frais d’inscription. Si de nombreux étudiants et parents reconnaissent que 6000f de frais d’inscription peuvent être revus à la hausse en tenant compte de certaines exigences nouvelles pour une bonne formation des étudiants il est tout aussi important d’associer ceux-ci à la fixation des nouveaux frais afin de leur permettre de partager la justification de la proportion d‘augmentation qui sera convenable et aussi prendre en compte leurs préoccupations pour une mise en œuvre harmonieuse de nouvelles mesures. Malheureusement étudiants et parents sont toujours ignorés dans la prise de ces décisions qui, pourtant les concernes en premiers.
-l’application brusque de la mesure de changement des frais d’inscription. S’il a été annoncé une probable augmentation des frais d’inscription, il faut reconnaitre que les étudiants ne s’y attendaient aucunement pour cette rentrée 2012-2013 au regard des conditions socio-économiques difficiles des populations, en constante dégradation depuis des décennies exacerbées par la crise poste électorale et surtout que le candidat Alassane Dramane Ouattara aujourd’hui Président de la République avait écarté cette option lors du débat de campagne face à son adversaire Laurent GBAGBO. Cette décision et son application inattendue est une préoccupation majeure pour nous étudiants qui fera l’objet d’une recommandation.
Nos recommandations
-nous recommandons la suspension de toute application nouveaux taux d’inscription pour cette année2012- 2013 pour toutes les raisons évoquées plus haut. Et que l’application de nouveaux frais soit envisagée seulement après 2012-2013. Mais d’ici là que les taux en cours, les six milles(6000) f demeurent.
-Nous demandons l’ouverture des discussions entre tous les acteurs de l’enseignement supérieur (autorités universitaires, étudiants, parents d’étudiants…) pour cerner tous les contours de la question (les besoins, les ressources disponibles, l’apport de l’Etat, les limites de l’apport de l’Etat, le niveau de l’apport précédent des étudiants….) et déterminer de façon consensuelle le taux de relèvement de nos frais d’inscription actuels.
Dans l’attente d’un retour à notre appel aux autorités, nous invitons nos camarades étudiants à la mobilisation et à une participation massive aux assemblées générales éclatées organisées à cet effet.
Fait à Abidjan le 15/08/2012
Pour le Bureau Exécutif National de l’AGEECI
Le Secrétaire Général
MOMINE ROLAND
01007782/06513796/48912793/66730993
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