LA FESCI MERITE-T-ELLE D’ETRE DISSOUTE ?
Dans leur combat sans relâche pour l’esprit libre, c’est-à-dire la liberté d’expression et d’organisation dans les établissements universitaires et scolaires, les Etudiants et Elèves ont mis en place en 1989 la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI).
Mais quelques temps après, cette nouvelle victoire de l’esprit libre était à nouveau confisquée. La FESCI a supprimé l’esprit libre en son sein et au sein de l’école ivoirienne. Elle a choisi de faire le culte de l’ex-président de la république, Laurent Gbagbo. Les étudiants et élèves ont à nouveau pris le maquis car toute critique contre l’option en vigueur, qu’elle vienne de l’intérieur de l’organisation, du milieu estudiantin et scolaire ou de la société ivoirienne en général, était passible de la peine de mort. La FESCI pratiquait toute sorte de violences pour contrer l’esprit libre au profit de son option reposant sur des pratiques maffieuses. Les adeptes de la FESCI, choyés par les tenants de l’ancien pouvoir, ont tourné le dos à la connaissance scientifique. Ils se comportent comme des jeunes gens exclus par le système scolaire et qui en réaction s’attaquent à la société entière et qui sont communément désignés sous l’appellation de délinquants, ou voyous, etc.
Au sortir des élections présidentielles une crise sans précédent a frappé le pays et la FESCI dans tout ce chaos s’est illustrée de la façon la plus triste en tuant et brulant vif des êtres humains.
Cette pratique et bien d’autres offrent des arguments indiquant que la FESCI est opposée à la nécessaire quête de l’ouverture d’esprit que nous revendiquons et qui est le gage d’un avenir meilleur pour l’école et la société ivoiriennes. Attitudes qui rendent légitime le débat sur sa dissolution.
Vu les agissements de la FESCI depuis de nombreuses années, il est pertinent de se poser la question de savoir si cette organisation doit être dissoute ou non.
Pour répondre à cette question l’AGEECI part d’une position de principe, celle de l’intangibilité de la liberté d’organisation qui est une liberté constitutionnelle. L’AGEECI s’est toujours battue pour le respect de cette liberté d’organisation. La FESCI a toujours nié cette liberté d’organisation en tentant d’empêcher l’existence d’autres organisations estudiantines, mais nous estimons que cela ne suffit pas pour qu’elle soit exclue du bénéfice de cette liberté fondamentale. L’autre question est de savoir si compte tenu des nombreuses pratiques répréhensibles de la FESCI elle mérite de continuer à exister. Cette dernière interrogation intéresse l’AGEECI au plus haut point. Mais nous estimons que les exigences de l’Etat de droit n’autorisent personne à en décider toute seule. Une décision en ce domaine ne peut être administrative. Elle ne peut être que judiciaire.
La FESCI est une organisation qui s’est adonnée à des actes répréhensibles dont plusieurs preuves existent. Il appartient à la justice de faire son travail en ouvrant la procédure idoine permettant d’aboutir à un procès qui aboutira à la condamnation des auteurs d’éventuels crimes exécutés par les membres de la FESCI. Cette procédure peut aboutir à la condamnation des commanditaires ainsi qu’à la dissolution de la FESCI si cela est justifié.
En conclusion, si dans cette procédure judiciaire la preuve est faite que la FESCI ne répond plus aux critères pour continuer à exister dans le cadre constitutionnel actuel il appartient aux tribunaux de prononcer sa dissolution sans équivoque.
Fait à Abidjan, le 12 mai 2011
Pour le bureau exécutif national
Le secrétaire général
Séka Jules
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