L’AGEECI REJETTE LES HAUSSES DES FRAIS D’INSCRIPTION UNIVERSITAIRES ET SCOLAIRES
En campagne électorale lors du 20ème anniversaire de la FESCI au campus universitaire de Cocody le 24 septembre 2010, le président de la république a pris le parti de justifier le projet de hausse des frais d’inscription à l’université, de 6000 FCFA à 50 000 FCFA. Le président a reposé sa prise de position sur le fait que le coût de l’inscription n’a pas varié de son époque à nos jours et également sur le fait que certains étudiants payent des frais de scolarité plus élevés au niveau des grandes écoles privées. Il ajoute enfin que les 50 000 FCFA pourraient être soldés par tranches durant l’année universitaire et seraient de ce fait supportables par tous.
Le président n’ignore pourtant pas que les salaires de nos parents n’ont pas connu une hausse substantielle de l’époque dont il parle, à nos jours. De plus, l’inflation a rongé de façon drastique le pouvoir d’achat des populations. Le président sait aussi que pendant les années où il fut élève et étudiant, l’Etat prenait tout en charge, le transport, le logement et octroyait en plus la bourse à presque tous les étudiants. De nos jours, il n’y a pratiquement plus de bourse, de logements et plus du tout de transport gratuit. Tout est quasiment laissé à la charge des parents appauvris. Faute de moyens, les jeunes sont obligés de quitter prématurément l’école par centaines de milliers.
L’AGEECI note que l’intervention du président à l’avantage de confirmer s’il en était besoin que le désengagement de l’Etat du financement de l’école publique et le choix pour le développement prodigieux de l’école privée est une politique délibérée. C’est la négation du fameux slogan de l’école gratuite pourtant cher au président. Le président veut peut-être signifier qu’il faut ranger le slogan de l’école gratuite dans le placard de ses promesses non tenues. A la réunion de rentrée tenue le 15 septembre 2010 au lycée Sainte-Marie de cocody, le ministre de l’éducation nationale, Bleu Lainé, a fait une autre promesse qui a du mal à être tenue. Il a déclaré : « l’inscription est gratuite dans les écoles primaires publiques. Au secondaire, cette inscription est de 5000 francs ».
Mais la réalité est tout autre. Aussi bien au primaire qu’au secondaire cette disposition n’est pas respectée. A l’EPP SIDECI BAD à Yopougon, à l’EPP BAD LEM à Yopougon, les taux sont de 15 000 francs par enfant. Au secondaire public, les droits d’inscription varient d’un établissement à un autre. Au lycée Sainte-Marie de Cocody, le droit d’inscription s’élève à 17.500. Au lycée municipal Pierre Gadié de yopougon et au lycée moderne d’Adjamé 220 logements, il est fixé à 10.000 FCFA. L’on parle de 25.000 FCFA à Jean Piaget à la Riviera II, etc. Les exemples de ce genre sont légion sur toute l’étendue du territoire national. Les chefs d’établissements prétextent qu’il leur faut couvrir les charges d’entretien et d’équipement en matériel didactique, de construction de bâtiments, etc. Ce sont les mêmes justificatifs tous les ans, mais aucun compte n’est jamais fait de l’utilisation des fonds ainsi collectés.
On peut se demander à quoi servent tous ces prélèvements puisque les maux de l’école continuent de s’aggraver. Les effectifs demeurent pléthoriques, les matériels didactiques, les bibliothèques, les infirmeries, les laboratoires de sciences demeurent insuffisants ou inexistants. Les augmentations de frais d’inscription universitaires et scolaires s’apparentent ainsi à du racket. C’est pourquoi l’AGEECI :
- Dénonce et condamne les pratiques qui contribuent à alourdir les charges des parents d’élèves en ces temps où la paupérisation des masses populaires a atteint un niveau jamais égalé et exige l’arrêt immédiat et sans condition de ces rackets.
- Demande au gouvernement et aux autorités universitaires et scolaires de sursoir à toutes les augmentations de frais d’inscription et de respecter leurs engagements concernant l’école gratuite.
- Invite les étudiants, élèves et leurs parents à se mobiliser pour opposer un refus catégorique au paiement de tous les frais supplémentaires afin que prennent fin ces augmentations fantaisistes qui visent à empêcher l’accès à l’instruction des enfants issus des milieux populaires.
- Appelle les étudiants et élèves à s’organiser en comité AGEECI dans les facultés et autres UFR, les lycées et collèges en vue de mener la lutte contre ces mesures et pratiques injustes.
Fait à Abidjan, le 21 octobre 2010
Pour le Bureau Exécutif National
Le secrétaire général
Séka Jules
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