Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d\'Ivoire

NON A LA CONFISCATION DES LIBERTES !


Lors de ses tournées dans les Universités Publiques, le nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Monsieur GNAMIEN KONAN a annoncé  le samedi 10 Mai à l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa, « la fin de toute  activité  syndicale » dans les Universités et Grandes Ecoles.

Ces déclarations montrent la continuité de la politique de confiscation des libertés débutée au secondaire par le Ministre KANDIA CAMARA et entamé au supérieur par le précédent titulaire de ce portefeuille ministériel.

La manifestation de cette politique de confiscation est :

-  Le refus d’associer les organisations estudiantines à caractère revendicatif aux visites du ministre,

- La création d’organisations fantoches prônant la fin des revendications alors que les étudiants croupissent sous le poids de nombreux problèmes,

- Le refus de Monsieur POAME Lazar président de l’Université ALASSANE OUATTARA  d’accorder l’autorisation de la tenue de l’émission radiophonique «  forum jeunes » de radio Côte d’Ivoire sur l’invitation de l’AGEECI, le 12 mai 2014.

 Pour l’Association Générale des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (AGEECI),  cette politique de musellement des organisations estudiantines est une violation flagrante, grave et honteuse du droit des étudiants à se réunir au sein de leur corporation pour  exprimer leurs opinions. C’est un recul intolérable des libertés et de la démocratie en milieu universitaire.

Notre constitution,  la loi n°60-315 du 21 septembre 1960, s’appliquent pleinement et entièrement aux étudiants. Ce droit n’est pas négociable. Aucun prétexte ne nous fera accepter cette injustice à l’endroit de la communauté estudiantine et du peuple de Côte d’Ivoire dans son ensemble qui a payé un lourd tribu dans sa lutte pour la conquête des libertés et de la démocratie.

Concernant la question de la violence dans ce milieu, l’AGEECI dans sa quête de l’amélioration des conditions d’étude et de vie des élèves et étudiants, surtout dans sa quête de la liberté et de la démocratie à l’école, a vu ses membres torturés, violés et tués. ABIB DODO, l’un des membres fondateurs  de notre organisation est l’amer et triste symbole de cette barbarie. Plusieurs anonymes ont perdu la vie, certains portent des séquelles à vie et d’autres contraints à abandonner leurs études.

Pour l’AGEECI et toutes les victimes des crimes en milieu scolaire et universitaire, la meilleure leçon à donner aux élèves et étudiants à la sortie de la crise que notre pays a connu serait que : Nul ne soit désormais au dessus de la loi.

L’exemplarité de la justice vis-à-vis des crimes commis dans cet espace, fera émerger la fin de l’impunité. Par conséquent qu’aucun crime ne sera désormais toléré dans le temple du savoir. Il faut donc faire la lumière sur tous les crimes dans les universités et les lycées de Côte d’Ivoire.

En outre la suppression des organisations syndicales à l’école n’est pas la panacée au mal de l’école ivoirienne. L’application de cette mesure au secondaire n’a rien apporté à l’avancée de l’école en terme de rendement au regard des résultats des années académiques 2011-2012, 2012-2013, tous aussi catastrophiques. Bien au contraire les élèves tout comme les étudiants méritent d’être organisés librement pour relayer aux autorités les maux qui les concernent et les propositions de solutions.

 C’est pourquoi l’AGEECI appel le Ministre à convoquer les états généraux de l’Enseignement Supérieur pour qu’ensemble (tous les partenaires de l’école y compris la société civile et les organisations estudiantines) nous réfléchissions sur les fondements d’un Enseignement Supérieur répondant aux aspirations de développement de notre pays plutôt que de faire  de la privation des libertés son cheval de bataille.

L’AGEECI interpelle le Président de la République et le Gouvernement sur le caractère anti-démocratique d’une politique de gestion de l’école qui est source de confiscation des libertés.

Les  organisations des droits de l’homme sont également interpelées pour suivre cette menace sur les libertés.

Nous appelons tous nos camarades élèves et étudiants à garder leur calme, à poursuivre sereinement toutes  leurs activités associatives, ce n'est que de droit et de se tenir prêt pour des mots d’ordre futurs.

 

              Fait à Abidjan le 19/05/2014

   Pour le Bureau Exécutif National de l’AGEECI

                    Le Secrétaire Général

                      MOMINE Roland

 

 

 
                                                                                                     

 



26/05/2014
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